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Félix Molinari s'est envolé vers les cieux des guerres perdues.
Le chaleureux Félix Molinari, grand monsieur du neuvième art que ses amis auteurs regretteront. Personne n'est prêt d'oublier la gouaille malicieuse et les bacchantes frétillantes de cet incorrigible bavard. Chapeau bas, Félix !
Dessinateur de BD, père de Superboy et créateur des séries “Les héritiers d’Orphée” et “Garry”, Félix est décédé le vendredi 11 février à l’âge de 80 ans.
"C’est avec une très grande tristesse que nous venons d’apprendre la disparition de Félix Molinari, hier matin 9 février 2011, à la suite de complications vasculaires qui l’avaient laissé paralysé depuis un mois. Comme nous l’a rappelé son ami Jean-Yves Mitton, il voulait fêter ses quatre-vingt ans ce mois-ci, entre amis et famille, autour de bonnes bouteilles dont il avait le secret : soixante-deux ans de carrière dans la bande dessinée, sans discontinuer, toujours avec la même passion, mais aussi avec la même discrétion... Sauf dans les festivals où il savait captiver la file d’attente avec son bagout savoureux et ses anecdotes sur l’aviation. Il manquera à son public, comme il manque déjà à ses amis et comme il manquera à jamais à sa compagne Dolly à qui nous tenons à exprimer nos sincères condoléances." Source BDzoom
Né le 30 novembre 1930 dans une famille d’émigrés italiens, il commence par suivre une formation aux Beaux-Arts de Lyon. Attiré par la BD, il découvre les magazines américains et a le coup de foudre. Dans le même temps, il s’intéresse aux histoires de guerre, deuxième conflit mondial oblige.
A la fin des années 40, il crée sa série la plus connue, “Garry”, un héros de la guerre du Pacifique, inspiré de faits réels, dont il dessine plus de 200 histoires, de dix à soixante planches chacune. Parallèlement à sa carrière de dessinateur, Félix Molinari adapte des romans de science-fiction puis illustre les couvertures de récits des éditions Imperia, avant de se consacrer au dessin publicitaire à la mort de l’éditeur.
En 1992, il fait un retour fracassant dans le monde de la BD, avec deux albums des “Héritiers d’Orphée”, chez Soleil. “Cela m'a permis d’avoir la joie de dialoguer et avoir des échanges avec eux. J’ai pu, également, rencontrer des auteurs plus jeunes, et plus vieux aussi, qui sont devenus de vrais amis. J’en ai oublié de vieillir”, déclarait-il en 2003.
Fort de cette éternelle jeunesse, il crée en 2006, une nouvelle série avec son ami le scénariste Jean-Yves Mitton, “Le dernier kamikaze”, dont le dernier album est paru en avril 2009.
Mensuel du Monde n°14,mars 2011.